Impact du COVID-19 sur l’hygiène de l’eau potable
Maintenir au mieux une exploitation d’installations d’eau potable en conformité
La pandémie du COVID-19 a imposé la fermeture de nombreux établissements publics et d’entreprises, ainsi que l’arrêt momentané de sites de production ou a minima une nette diminution de l’activité des collaborateurs. Le ralentissement de l’activité a des conséquences directes sur l’hygiène dans les installations d’eau potable. Une telle situation peut engendrer une stagnation de l’eau et donc un risque de prolifération de germes. Les exploitants doivent tout mettre en œuvre pour garantir une utilisation conforme des installations d’eau potable en prenant les mesures adéquates. L’enjeu est de taille : protéger l’eau potable des charges microbiennes et éviter des coûts induits très élevés.
Si les mesures de confinements impliquent une fermeture administrative du bâtiment, l’exploitant de l’installation d’eau potable doit toutefois garantir un fonctionnement conforme. Il est notamment indispensable d’ouvrir l’ensemble des points d’eau au minimum tous les trois jours, manuellement ou automatiquement, afin de procéder à un échange complet de l’eau présente dans les tuyauteries. Lors d’une interruption plus longue de l’utilisation, l’exploitant doit se conformer à l’arrêté du 30 novembre 2005, modifiant l'arrêté du 23 juin 1978 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l'alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d'habitation, des locaux de travail ou des locaux recevant du public. La circulaire DGS n°98-771 du 31 décembre 1998 de la santé publique rappelle également la nécessité de mettre en œuvre les bonnes pratiques d’entretien des réseaux d’eau. Elle recommande notamment d’évaluer la qualité de l’entretien en recherchant la bactérie Legionella.
Mise en œuvre immédiate d’un plan de rinçage
Un arrêt de l’installation d’eau potable, même momentané, peut engendrer des coûts importants lors de la remise en route : rinçage, désinfection ou encore prélèvements d’échantillons. Selon l’ancienneté de l’installation, le processus de redémarrage peut aussi mener à une défaillance de l’ensemble de l’installation d’eau potable du bâtiment, nécessitant un coût élevé de rénovation.
La mise en œuvre d’un plan de rinçage adéquat évite aux exploitants de procéder à longue interruption. Des techniciens, formés en conséquence, peuvent maintenir manuellement un fonctionnement conforme de l’installation d’eau potable. Seule contrainte : fournir une documentation détaillée de la procédure.
Maintenir la production d’eau chaude
Il n’est pas non plus conseillé d’arrêter la production d’eau chaude, même si la perspective d’économiser de l’énergie pendant la fermeture de l’entreprise est tentante. Les réservoirs d’eau potable contiennent par exemple de grandes quantités d’eau stagnante, qui ne pourront pas être échangées de manière satisfaisante avec de simples mesures de rinçage. L’arrêt des installations ne permet plus de maintenir la température de fonctionnement de 60 °C exigée par l’arrêté du 30 novembre 2005 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l'alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d'habitation, des locaux de travail ou des locaux recevant du public. À basse température, le risque d’un développement des légionelles est réel. Maintenir la production d’eau chaude est ainsi nettement plus économique et hygiénique que l’effet aléatoire des économies d’énergie à court terme.